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10/02/2009

Rue de Paris par temps de pluie, Gustave Caillebotte, 1877

Paris a inspiré les peintres...et les peintres ont inspiré les élèves...Dix variations sur le tableau naturaliste de Gustave Caillebotte



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Nous étions un pluvieux dimanche matin d’automne. Le ciel, avec cette couleur un peu jaunâtre des vieilles porcelaines, surplombait des bâtiments grisâtres qu’égayaient des touches de bleu comme des fenêtres ouvertes sur un ciel d’azur. Une foule d’ombres se déployaient devant moi, toutes les yeux rivés au sol, chacune suivant sa direction, comme oublieuses du monde qui les entourait. Imitant l’attitude générale je baissai les yeux et, surpris, constatai que le carrefour avait revêtu l’allure d'une patinoire : la pluie avait comme ciré les pavés. J’avais à mes pieds une mosaïque de pierres luisantes comme des miroirs. Tendant l’oreille, je prêtai attention aux bruits environnants. L’atmosphère et la pluie semblaient absorber les sons, chaque pas brisait cet armistice de silence entre Paris et ses promeneurs. Et comme pour accentuer cette sensation, une querelle commença sur ma gauche.
(Camille Richet)

Je marchais d'un pas rapide quand j'arrivai à un carrefour qui attira mon attention. Je me surpris à la contempler.
J'eus l'impression par ce temps pluvieux d'être en mer, avec à l'horizon un énorme paquebot qui s'aventurait sur les vagues des pavés, peuplées de poissons tous étrangement vêtus de noir et munis d'un parapluie. Ils marchaient sur des pavés luisants rendus glissants, la tête baissée comme pour les compter. Je remarquai un contraste entre les bâtiments dorés d'une lumière presque divine, à moitié blanche, à moitié jaune, et les Parisiens tous vêtus de noir comme pour se rendre à un enterrement. Un couple faisait exception à la règle, portant leur regard au loin : sans doute des bourgeois qui avaient pris l'habitude de regarder de haut les gens. Je notai qu'ils étaient animés de cette même étrange lumière qui éclairait les bâtiments. Le paquebot au loin restait immobile, entre deux longues rues qu'il semblait fendre. Intrigué, je portai mon attention sur le ciel. Il était à la fois d’une beauté sans pareille et très étrange : la lumière divine était accompagnée d’une pluie très fine. Je cherchai en vain un arc-en-ciel. Bizarrement, ce temps semblait ne recouvrir que cette place : auparavant, lorsque j'étais sorti de chez moi, le ciel était gris. Sans raison je tremblais et me posais des questions sans queue ni tête. Je pris peur... de quoi ? Je ne savais pas moi-même. Je fis demi-tour et entrepris de prendre un autre chemin pour atteindre mon but.
(Clément Charles)

J'aime déambuler dans les rues de Paris par temps de pluie. Il y règne une paix constante qui me donne l'agréable sensation d'être seule au monde. Il y fait clair. Le ciel, les pavés et les immeubles ne semblent faire qu'un. Seuls les passants sous leurs parapluies, vêtus élégamment de couleurs sombres, se détachent du paysage, tels des silhouettes inanimées. Ils marchent tous sur les trottoirs, comparables à des automates, pour être protégés de la pluie par les balcons et les magasins. Personne ne regarde personne de peur de surprendre un secret inavouable. Tous contribuent par leur comportement au calme permanent. Les immeubles par leur grande taille créent l’impression de rues infinies telles les couloirs du temps. Le sol mouillé étincelle, il m'éblouit presque. Je sais que si je me penchais je pourrais admirer mon reflet dans les pavés comme dans un miroir. Je perçois encore le bruissement de l'eau qui vient de couler, c'est apaisant.
(Juliette Aubert)

Le ciel dégage une couleur de porcelaine vieillie par le temps. Il produit une impression de gaieté et de douceur en se reflétant sur les pavés parisiens, trempés par une pluie survenue peu de temps avant. Sous ce ciel laiteux, de grands immeubles jaunes s’élèvent telles des montagnes dont on n’aperçoit pas le sommet. Sur le reflet du ciel, les passants marchent dans toutes les directions possibles que leur offre le carrefour. D’autres circulent en voiture à cheval. Les promeneurs sont tous vêtus de couleurs foncées. Quelques-uns portent un chapeau haut de forme noire. Un grand nombre d'entre eux ont un parapluie, aussi sombre que leurs vêtements, qui reflète la voûte céleste de cette après midi d'automne. Ils se déplacent seuls ou accompagnés, comme le couple devant moi. Cet homme et cette femme se détachent des autres, non pas à cause de leurs vêtements, mais parce qu'ils marchent la tête droite.
(Baptiste Michaud)

Je marche dans les rues de Paris par un beau dimanche matin. Tout à coup, je débouche sur un carrefour splendide, où les immeubles ont la couleur de l’hermine. Ce qui me frappe, c’est d'abord ce bâtiment aussi grand et gros qu’un bateau qui naviguerait sur un océan d’amour : en effet, les passants sont ici tous en couple. A force de marcher, j’ai l’impression de voler, car le trottoir mouillé par une pluie récente ressemble à un nuage. Tout à coup, je manque de me heurter à un lampadaire. On dirait un phare qui guide ce bateau. Je pense que ce réverbère usé, qui a dû voir bien des choses, est rempli de l’âme de Paris. Voila d’où sort cette lumière quand la nuit tombe sur Paris.
(Florian Roche)

En 1877, plus précisément le 7 mars en début d'après-midi, la pluie s'était invitée parmi les Parisiens. Le printemps avait décidément du mal à venir. Le ciel était jaune pâle, presque livide, et il se reflétait sur les pavés humides semblables à un voile de satin. Je me trouvais à un carrefour avec plusieurs bâtiments luxueux qui ressemblaient à d'imposants bateaux. Par ce temps pluvieux, seuls quelques bourgeois déambulaient dans les rues et on pouvait voir deux fiacres. Les passants étaient bien vêtus mais cependant ils n'avaient aucune gaieté. Tous portaient des vestes et des chapeaux noirs. On aurait dit qu'un tragique accident était arrivé et que même le ciel pleurait. Tout le monde possédait un parapluie gris foncé identique, acheté je suppose, dans la même boutique. Devant moi, un couple d'une trentaine d'années se promenait et regardait très attentivement quelque chose qui l'intriguait. Derrière eux, se trouvait un grand lampadaire vert et juste à côté un homme dont on ne pouvait pas voir le visage marchait dans le sens contraire.
(Anaïs Kassel)

Il pleut... Marcel et sa femme se promènent sous leur parapluie qui les a souvent protégés de la noyade. Les rayons du soleil réussissent à traverser les épais nuages cotonneux qui surplombent la capitale et forment une allée de lumière spècialement pour le couple, entre les ombres des grands immeubles. Un de ces paquebots, justement, jauni par l'eau, semble vouloir s'avancer vers eux sans tenir compte des quelques autres passants silencieux, tête baissée. Certains avancent lentement, profitant de ces minutes de solitude sous la pluie pour rêver tout en prenant garde de ne pas glisser sur les pavés luisants. D'autres se précipitent, priant le ciel de ne pas être mouillés afin d'être présentables dans leurs costumes noirs cousus sur mesure : la vie à Paris est basée sur les apparences. Le couple ne fait pas autant attention. Il regarde haut devant lui, légèrement à droite : une des vitrines contient exactement ce qu'ils cherchaient.
(Valentin Neuranter)

Autour de moi, la plupart des passants ont le visage tourné vers le sol. Seul un couple fait exception à la règle. Celui-ci se trouve d'ailleurs juste en face de moi, il regarde vers sa droite, comme s'il espérait qu'un événement soudain vienne troubler la morosité, la monotonie de cette journée froide et pluvieuse. Les couleurs des bâtiments, des objets qui m'entourent ne font qu'accentuer cette sorte de tristesse que je peux lire sur les visages des badauds. Les immeubles sont de couleur jaune, pas un jaune rappelant le soleil ou l'été, mais un jaune terne, sans vie et sans gaieté. La forme de ces bâtiments ne révèle aucune surprise ; tout est tristement géométrique, chaque pierre semble avoir été taillée au millimètre près afin d'atteindre la perfection. Au dessus de moi, le ciel profondement pâle semble condenser les sentiments palpables du paysage. Le pavé, quant à lui, me donne l'impression de s'étirer à l'infini. Un immeuble me faisant face attire particulièrement mon attention : sa forme est comparable à la proue d'un bateau. Ayant cette image en tête, je me mets alors à imaginer le décor d'un naufrage.
(Léa Pannier)

L'atmosphère semble calme et mélancolique. Le ciel, comme un linceul, recouvre ce carrefour. La pluie tombée sur les pavés dégage un sentiment de douceur, de tranquillité. Les passants sont vêtus de couleurs sombres. Les parapluies identiques donnent l'impression que tous ces gens reviennent d'une cérémonie, s'éloignant du centre de la place, tête baissée. Au loin, trois bâtiments forment comme un navire : le haut de l'immeuble central semble être la poupe, les pavés la mer, et la foule les voyageurs. Un couple , en face de moi, se distingue des autres : leurs regards semblent être attirés vers le même point.
(Julien Lefebvre)

Comme à mon habitude, je me promenais dans le IX e arrondissement, aux alentours de la chaussée d'Antin. Malgré ce temps maussade, des passants à profusion fourmillaient dans les rues, rejoignant une place qui m'était inconnue. Ces promeneurs étaient chic, en chapeau haut de forme, costume trois piéces pour les hommes, longues et élégantes robes noires pour ces dames. Ils resplendissaient sur les pavés mouillés par la pluie de ce dimanche du mois de Février. Les parapluies formaient un toit précaire au-dessus de leurs têtes. Cette scéne me rendait triste, personne ne se regardait. Chacun était enfermé dans son cocon, les couples n'osaient pas parler. Les personnes seules regardaient le sol et avançaient. Je quittai la place avec l'espoir de rencontrer des gens plus épanouis.
(Maxime Gouel)

12:29 Publié dans Ecritures | Lien permanent | Commentaires (0)

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