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01/07/2015

Il était bien, notre blog !

On était des super profs !

08:13 Publié dans Ecritures | Lien permanent | Commentaires (0)

10/06/2009

Une peau trop douce

Il est dix-neuf heures douze à ma montre, l'horloge de la voiture de ma soeur indique dix-neuf heures quinze.

-Tu vas voir, Hervé, tu vas t'amuser. Et puis, cela te sort un peu. En plus, il y aura plein de jolies mannequins.

-Super... un tas d'anorexiques...

Ma soeur Cécile a eu la « brillante » idée de m'emmener de force à un défilé de mode qui selon elle est l'événement de l'année. Pour moi, c'est surtout l'événement qui me fait manquer le match Paris - Marseille. Malheureusement, ma soeur a toujours le dernier mot.

Je suis accoudé sur le bord intérieur de la fenêtre de la Clio rouge et regarde à travers la vitre. Paris m'a toujours fasciné. J'y avais rencontré Marianne, il y a dix-sept ans. Je venais d'emménager dans la Capitale et désirais la visiter. Ne sachant pas comment me rendre à Notre-Dame de Paris, j'avais demandé à quelqu'un quelle ligne de métro j'étais supposé prendre. Cette personne se trouvait être Marianne. Et puisqu'elle y allait aussi, elle m'avait emmené en voiture. C'était dans cet endroit magnifique qu'est la Cathédrale que j'étais tombé amoureux. Fatigué, je m'étais assis sur un banc. Marianne était face à moi, debout. Le mélange des chants de la chorale, de la beauté des vitraux et des sculptures ainsi que cette sensation de légèreté que l'on éprouve dans un lieu comme celui-ci étaient parfaits pour avoir un coup de foudre...

- Arrête, m'interrompt ma soeur.

-Quoi ?

- De penser à elle. Tu sais, ce n'est pas en restant cloîtré chez toi que tu vas l'oublier. Cela fait maintenant deux ans et...

-Tais-toi! lui dis-je sèchement. Je ne veux pas en parler.

Nous arrivons au parking de l'hôtel sans dire un mot de plus. Nous entrons. Mes yeux s'écarquillent. La salle où a lieu le défilé doit faire au moins la longueur de deux stades. Une foule de personnes s'agite devant moi. Au centre, le podium tout de verre construit est soutenu par des barres en acier. Un grand écran à l'arrière retransmet le défilé pour les personnes trop éloignées. Sur la droite, un buffet immense présente plus de nourriture que je ne pourrait engloutir en une vie : sushis, caviar, foie gras et toute une farandole de légumes crus. Sur la gauche, a été installé une grande piste de parquet sur laquelle les gens dansent, se saluent, discutent. Le vacarme est insupportable. Un mélange de langues différentes m'agresse:

- Bonsoir !

- Hola !

- Stop it please !

- Gracie.

Je me retourne afin de me plaindre auprès de ma soeur mais elle a disparu. Je m'enfonce alors difficilement dans la foule en direction du buffet. Mais soudain, je l'aperçois, deux centièmes de secondes à peine. Je reviens sur mes pas mais la foule m'empêche de la retrouver. J'essaye de me remémorer ce que j'ai vu. Elle se trouvait à cinquante mètres sur ma gauche. Ses longs cheveux blonds sont lâchés. Elle porte une robe originale rose et jaune, ou rose et orange, je ne sais plus. Son visage... est... je ne me rappelle plus. Le seul détail qui me revient est qu'elle a une peau que l'on sait douce même de loin; on la croirait presque inhumaine. Et son allure est tellement gracieuse qu'elle doit marcher à la manière d'un ange, comme sur des nuages.

- Hé, tu rêves ?

- Euh, quoi ?

- Tu rêves ? répéte ma soeur.

- Euh... non, non, balbutié-je.

- Pourquoi tu rougis ?

- Je ne rougis pas !

- Menteur !

- Quoi ? Mais tu dis n'importe quoi !

- Arrête, quand tu mens tu te grattes le nez !

- Quoi ? Mais euh... bon d'acord, dis-je en mettant mes deux mains dans les poches. J'ai aperçu une femme et elle m'a tapé dans l'oeil. Malheureusement, je ne la trouve plus.

- Une femme ! Mais c'est génial ! Après deux ans mon frère pense enfin à quelqu'un d'autre qu'à Marianne, dit-elle en souriant.

- Ouais, enfin je n'ai pas dit que je voulais l'épouser non plus.

Marianne a été ma femme pendant quinze ans jusqu'à ce qu'elle me quitte pour mon meilleur ami. Je roulais en C15, lui en Ferrari. Je ne me suis pas posé plus de questions sur la raison de son départ.

- Elle est comment ?

- Blonde avec une robe rose-orangée.

- D'accord, je la cherche. 

Ma soeur part pleine d'espoir. Moi, aucun. Et puis, que pourrais-je bien lui dire ? Je me rappelle qu'à l'époque du lycée, je savais comment aborder les filles, j'avais mes phrases toutes faites. Mais aujourd'hui, qu'est-ce que l'on dirait si un homme de quarante-cinq ans disait à une femme : «Attends, tu viens de faire tomber quelque chose, c'est mon coeur qui bat pour toi » ?

En plus, je suis vieux, petit, j'ai le ventre des hommes qui boivent trop de bières, je n'ai pas de discussion, pas de centre d'intéret. On a l'impression que mes yeux sont toujours injectés de sang et je transpire facilement. Qui voudrait de moi ?

Mais tout à coup, je la revois. Une seconde seulement, entre deux têtes. C'est alors que sur un coup de tête [répétition] je décide d'aller dans sa direction afin de pouvoir peut-être la revoir et l'aborder. Je ne suis plus un dragueur expérimenté, mais je pourrais improviser.

J'avance difficilement, essayant de me faufiler entre les gens - un mot grossier sortant parfois de ma bouche contre mon gré. Même avec la certitude qu'elle ne voudra jamais de moi, j'avance comme poussé par une force invisible.

Arrivé au bout de la salle, je la vois. Elle est là, immobile, adossée à une porte comme je l'ai vue quelques minutes auparavant. Blonde, comme je l'ai vue, avec une robe rose et jaune, comme je l'ai vue. Elle a une peau qui doit être extrêmement douce, et en effet elle doit avoir de la légereté dans ses gestes, comme je l'ai vue. Elle est vraiment magnifique, comme je l'ai vue. Cependant, arrivé devant elle, je comprends qu'elle ne me repoussera pas. La femme de mes rêves n'est qu'un vulgaire mannequin en plastique.

(Valentin Neuranter et Léa Panier)

22:10 Publié dans Ecritures | Lien permanent | Commentaires (0)

Entrer dans l'histoire

J’ai seize ans depuis deux jours. Je me sens presque un homme par cette belle journée. Mes parents qui sont cordonniers m’ont offert une belle paire de bottes en cuir souple qui vont à merveille avec mon habit vert. J’aperçois mon reflet dans l’eau de la Seine et me trouve très élégant : je porte bien l’habit car je suis assez grand et pratique le fleuret depuis cinq ans. Je suis de bonne humeur et me ballade tout en observant la foule.
Le sol pavé est jonché de détritus. Leur odeur envahit mes narines, j’en ai presque la nausée. Il fait si chaud. Je suis dans l’Ile de la Cité, la cathédrale Notre-Dame de Paris semble toucher le ciel, les gargouilles grimacent. Le soleil se reflète sur la Seine qui charrient ses eaux sales, les rats se faufilent sur le rivage.
Un carrosse est bloqué sur le Pont au Change. Les chevaux se cabrent et hennissent. Le cochet les fouette à tour de bras. Une barricade bloque le passage.
Je rejoins un groupe de manifestants [anachronisme] très énervés qui hurlent des insultes à l‘encontre du roi. La foule gronde en ce 28 juillet 1830.
Je décide de suivre les révoltés qui se dirigent vers l’Hôtel de Ville en chantant la Marseillaise.
Je demande ce qui se passe à un gamin, il me dit que les ministres s’enfuient pour se réfugier au Palais des Tuileries.
Ça y’Est-ce n’est plus un bruit qui court dans les rues de Paris.
Sur tous les ponts de Paris, l’on se bat. Les rues, sont en feu, la moitié de leurs arbres sont abattus et il serve à élever des barricades.
Le peuple se soulève, ils ne veulent plus de ce roi Charles X.
Cette journée deviendra peut-être historique, je veux la vivre, y participer ! Tous mes sens et ma curiosité sont en alerte.
J’arrive place de l’Hôtel de Ville.
De violents affrontement viennent de se produire. Partout des cris... L’odeur de la poudre des fusils me pique la gorge.
Ça y est, le peuple est rentré dans l’Hôtel de Ville, un homme hisse le drapeau tricolore au sommet du monument en chantant la Marseillaise.
Un soldat me bouscule, il est surexcité, je tombe…..Des hommes me piétinent. Je hurle, un paysan [que fait-il là ?] survolté me dit de me taire, je ne l’écoute pas. J’ai peur, je suis en sueur, je claque des dents, je continue à crier. Excédé l’homme sort un énorme gourdin et me le fracasse sur le crâne ! Une horrible douleur m’envahit, le sang coule, je ne vois plus rien, j’ai mal au cœur, j’ai mal, je claque des dents, j’ai si froid, je faiblis, je vais mourir, je le sais et j’ai peur. Ma légendaire curiosité m’aura coûté cher ! J’avais encore tellement de choses à vivre…. Je me revois enfant, courant dans les champs de blé en riant à la campagne……mon rire s’éloigne, je sombre dans un univers noir et froid.
Je reviens à la réalité... mais où suis-je ?
«Tu es tombé dans les pommes!» me dit un camarade.
Je me lève, la tête qui tourne encore un peu.
Nous sommes au Louvre.
Je m’éloigne peu à peu du tableau d’Eugène Delacroix «La liberté guidant le peuple». Je peux encore le voir distinctement.
Un homme attire mon attention, il me semble le reconnaître….

(Julien Bonis)

20:28 Publié dans Ecritures | Lien permanent | Commentaires (0)