06/06/2009
14 juillet 1936, Willy Ronis
Qui est cette petite fille sur la photographie célèbre de Willy Ronis ? Suzanne Trompette avait tout juste 7 ans, le 14 juillet 1936. Son père, Félix, était cheminot. « Papa avait demandé à maman de me coudre un petit bonnet phrygien pour la manifestation, où il nous emmenait tous, maman, mes frères René et Jacques, et moi », a t-elle raconté au « Nouvel Observateur » en avril 2006. Les élèves ont essayé de se mettre dans sa peau, comme si, aujourd'hui, elle nous racontait ce jour mémorable.

J’avais sept ans le 14 juillet 1936 quand tous le peuple ouvrier de paris défilait dans les rues. A l’époque je ne savais pas pourquoi tout le monde défilaient, c’est lorsque j’ai demandé à mon père que j’ai compris pourquoi tous le monde était aussi heureux. Le cortège avançait sur des kilomètres, débordant de drapeaux, exhibé de pancartes, dont la première disait « Notre amitié sauvera la paix ».Dans la foule le rouge étais a l’honneur : cravates étais pourpre, carmins les robes des petites filles, et écarlate les ceintures des garçons. Sur les épaules de mon père je pouvais voir tout le cortège, des gens portant le bonnet phrygiens avec des gerbes de blé dans les bras, un homme portait ce bonnet, me l’offrit, me fit un sourire et me dit :
-Tu es l’avenir petite !
Le défilé continuait sa route on partait Bastille à Nation. On voyait l’immense armée des travailleurs, les 25000 métallos de Renault, les ouvriers du nord en casque de cuir et serre-tête bleu, le textile, les ouvriers du bâtiment, tous ceux qui six semaine plus tôt, faisaient flotter le drapeau rouge sur les usines, jusqu’au syndicat des casquettiers ironiquement sur leur pancarte : « Vivent les salopards en casquette ! », tous le monde les applaudissaient. En à la tête du défilé, l’Harmonie Socialiste qui bat tambour et qui jouait l’international et la Marseillaise. Ce défilé été une grande fête populaire, c’était le défilé de la fraternité dont les trois mots qui la caractérisait était : Pain, Paix et Liberté. C’est plus tard que j’ai découvert que toute ses personne était des héros et que parmi ses héros mon père en faisait partie et que c’est grâce à lui et à toutes ses personnes que nous sommes libre.
(Benjamin Caseiro.)
J’avais sept ans le 14 juillet 1936. Cette journée avait pourtant commencé normalement mais maman me répétait depuis quelques semaines que c’était un jour spécial, « pour la nation », c’est ce qu’elle disait. Et elle finissait toujours en disant qu’il était également important pour mon père… Mon père travaillait au Faubourg Saint-Antoine, près de là où nous habitions, je me souviens très bien de ce quartier, le soir j’allais souvent chercher mon père dans cette rue qui donnait sur la place de la Bastille dont on m’avait tant parlé. Personne ne travaillait ce jour-là, et maman m’avait promis de sortir se promener mais je ne comprenais pas pourquoi papa ne viendrait pas avec nous. Vers midi ma mère m’avait demandé de l’aider à faire un pique-nique puis elle m’avait emmené sur la place de l’Hôtel de ville, des centaines de familles étaient venues comme nous jusqu’à la place des Vosges. Puis à quatorze heures tout à commencé : des cortèges sont arrivés de partout pour rejoindre la Bastille les bras levés avec des drapeaux et des cris pour « le défilé de la Fraternité » . J’ai aperçut mon père au milieu de la foule, je me suis empressé de courir vers lui. Il m’a pris sur ses épaules et m’a coiffer un bonnet phrygien que maman avait cousu spécialement pour moi. Le cortège avançait au milieu des familles qui finissait de manger. C’était beau… Tout le Paris ouvrier se soulevait d’un coup tout ensemble pour fêter l’indépendance. Je n’oublierai jamais ces images qui ont guidé ma vie et mon ambition…
(Manon Leterme.)
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Tomber de haut
C'est beaucoup mieux ! Il faut simplement modifier les passages surlignés en jaune, pour que les déplacements de votre héroïne soient plus crédibles... (songez qu'il exite des séparations sur les balcons filants)
IVe arrondissement : un immeuble parisien de style haussmannien, en pierres de taille et au toit mansardé. L’immeuble comprend cinq étages avec des balcons filants tout le long de l’immeuble aux deuxième et cinquième étages. Au deuxième étage, des familles logent dans des appartements immenses avec du personnel de maison à leur disposition, c’est le « bel étage ». Au cinquième étage, ce sont des chambres de bonnes souvent habitées par de gens aux conditions de vies modestes, souvent des étudiants.
C’est dans un appartement situé au cinquième étage, qu’une jeune femme dépose une lettre, bien en évidence, sur sa table de chevet. Cette femme est belle, elle est grande et élancée, avec une chevelure d’or. On décèle dans son regard une pointe d’innocence, ou plutôt ce qu’il en reste. Son visage, habituellement si doux et gracieux, a été marqué par de longues nuits blanches passées à pleurer.
La lettre n’est destinée à personne ; en réalité c’est une lettre d’adieu au monde car la jeune femme a décidé de mettre fin à ses jours en se jetant du dernier étage de son immeuble. Dans sa lettre elle s’excuse, demande pardon à sa famille et ses amis de les laisser, mais avoue qu’elle n’a plus aucune raison de vivre maintenant qu’Il n’est plus de ce monde. Il est mort à la suite d’un tragique accident de voiture qui a eu lieu récemment.
Elle est maintenant sur le balcon, prête à se jeter dans le vide alors que le soleil se couche. Le vent ne souffle que très peu, puis se tait et l’air se rafraîchit. Plus aucun bruit ne l’entoure comme si quelqu’un attendait qu’elle saute. Au moment où elle se décide à plonger, elle entend des cris dans l’appartement d’à côté.
Intriguée elle décide de regarder, ne repoussant le moment fatidique que de quelques instants seulement. Se penchant vers le balcon des voisins, elle assiste à une scène des plus déplorables : un homme est en train de battre sa femme devant ses propres enfants. Notre jeune suicidaire reste tétanisée, penchée sur le balcon, ne pouvant agir. C’est alors qu’elle ressent une étrange impression. Elle ferme les yeux, et reste ainsi durant un certain moment sans pouvoir mettre un nom sur cette sensation. Puis elle se ressaisit, tend le bras et frappe violemment contre la fenêtre de l’appartement, mais pas de réaction ; le vent s’est mit à souffler si fort qu’elle a beau s’époumoner et tambouriner contre la vitre, personne ne s’aperçoit de sa présence. Désespérée, elle est contrainte d’assister au spectacle qui s’offre à elle, sans pouvoir intervenir. Cette dernière regarde alors ce monstre battre sa femme à mort devant les enfants terrorisés. N’en supportant pas d’avantage, elle se redresse pour sauter et Le rejoindre; mais désorientée, elle se trompe et se retrouve face à un nouvel appartement pour assister à une scène douloureuse pour elle.
Un couple de personnes âgées joue tranquillement au scrabble, avec un air complice et une tendresse qui ne trompe pas. Cette scène c’est la sienne, celle qu’elle aurait dû vivre un jour avec Lui. C’en est trop, elle monte sur la rambarde et…elle éprouve à nouveau cette étrange sensation, mais cette fois-ci elle se précise. Elle en est désormais certaine, c’est Lui, l’Amour de sa vie, du moins Sa présence qu’elle sent, comme pour la soutenir dans cette épreuve. Alors, sans même savoir pourquoi, elle longe le balcon et se trouve sur celui d’un autre voisin.
A l’intérieur, une vingtaine de personnes sont entassées dans 12m². Ils boivent, fument, rient, dansent, bref ils font la fête. Pourquoi ? Sûrement pour fêter la fin des examens, ou bien encore une pendaison de crémaillère. Cela rappelle tellement de souvenirs à notre héroïne. Les fêtes qu’elle organisait étaient les plus courues du tout Paris étudiant ! C’était une sacrée fêtarde jusqu’à ce qu’Il…enfin, jusqu’à ce qu’elle se retrouve toute seule. Alors, qu’est-ce qu’elle attend pour le rejoindre ? Cela fait déjà un bon moment qu’elle aurait dû sauter !
Ça y est ! Elle va le faire pour de bon ! Elle escalade la rambarde et aperçoit un homme d’une quarantaine d’années, en train d’arroser ses géraniums sur un balcon de l’immeuble d’en face. C’est une scène tout ce qu’il y a de plus basique, même typique à Paris. Mais aujourd’hui, Helena (Eh oui ! En effet notre mystérieuse héroïne a un prénom !) ne voit pas seulement un homme qui entretient son balcon ; elle voit une personne sereine, qui prend la vie comme elle vient, tout simplement. Une personne qui a peut-être beaucoup souffert, mais qui encaisse et continue le court de sa vie. En réalisant cela, elle descend de la rambarde et s’écroule. Puis elle se met à pleurer toutes les larmes de son corps, encore plus que le jour où elle a appris Sa mort. Toute sa vie défile alors devant ses yeux : les moments heureux comme les tristes, qui l’ont finalement construite, et faits d’elle la femme qu’elle est à présent. Elle a encore tant de choses à vivre, à accomplir, à partager. Mais continuer sa vie, sans Lui, ce serait une trahison.
C’est alors que quelque chose d’extraordinaire se produit. Helena se sent comme transpercée. Et à mesure que cette intense sensation s’estompe, elle ne se sent plus coupable. A présent elle sait : Il l’aime et veut qu’elle vive, qu’elle continue sa route sans Lui pour un jour, goûter à nouveau au bonheur qu’ils ont connu ensemble ! Elle réalise enfin, que la décision de mettre fin à ses jours est lâche et égoïste. Elle a tellement d’amour à donner et recevoir ! Cependant elle ne L’oubliera jamais : son premier grand Amour.
Elle est maintenant sur le balcon, prête à affronter la vie alors que le soleil orangé se lève et que les oiseaux chantent. A ce moment précis, la température est idéale et le vent souffle une légère brise dans ses cheveux. C’est l’aube mais aussi un nouveau départ qui s’annonce pour elle. Elle enjambe le balcon pour rentrer chez elle, mais glisse...
(Juliette Aubert, Alexandre Ben Ali Guy et Alexis De Ornelas)
23:36 Publié dans Ecritures | Lien permanent | Commentaires (0)
Comme une mère
Elsa, ou Zaza comme l’appelait sa mère, est assise par terre, au beau milieu du salon. Elle décide de rompre son isolement. Trop de solitude depuis la mort de sa mère.
Elle étale un journal sur le parquet. Ce journal contient de nombreuses petites annonces. Elsa choisit la dixième : « Cherche une personne de confiance, expérimentée, sérieuse, méticuleuse, ayant l’habitude du ménage, pour le faire deux ou trois fois par semaine. 01.42.78.13.45 » Elle appelle.
- Allô, Elsa?
C’est une femme, sa voix n’est pas claire. Il y a comme du vent qui souffle derrière elle. L’estomac de Zaza amorce un looping. Elle se force à se calmer. Comment cette dame connaît-elle son prénom ?
- Oui, bonjour ! Je me présente, je suis Elsa Gentleux, je vous appelle pour la petite annonce dans le journal local.
-Enchantée, je suis Clotilde Williams, je t’attend à 13 heures précises chez moi, au 19 rue Chanoinesse, dans l’île de la Cité.
Plus rien. Madame Williams a déjà raccroché. Elsa passe la nuit à faire des cauchemars, sa mémoire lui joue de drôles de tours. Dans son rêve, elle aperçoit une petite fille, les yeux brouillés de larmes. Elle doit avoir cinq ans tout au plus. Puis une femme est là, d’une quarantaine d’années. Elle ne semble pas voir cette petite qui pleure. Cette femme, qui est sans doute sa mère, a de longs cheveux blonds. Elle est accoudée sur le Pont Neuf.
Elsa regarde sa montre, elle affiche 12h35. Elle décide de partir maintenant afin de marcher dans l’île de la Cité. Quand elle était petite, Zaza avait pris l’habitude avec sa mère de se promener le dimanche dans les parages. Depuis le décès de sa mère, Elsa n’y est retournée que deux ou trois fois. Une vague d’émotion la submerge lorsqu’elle arrive devant la cathédrale de Notre Dame. Elle en a les larmes aux yeux.
Elle se revoit faire la course avec sa mère pour monter les 380 marches afin d’atteindre la vue imprenable des tours. Elle souffre tellement de l’absence de sa mère. [répétitions]
La vue du square du Vert galant remue ses souvenirs, elle a le cœur battant et la mémoire galopante. Au fil de sa promenade, les détails lui reviennent. Le marché aux fleurs, flamboyant de couleurs avec des senteurs plus parfumés les unes que les autres, est toujours là sur la place Louis Lépine. Elle se revoit en train d’escalader la statue de Henri IV, et sa mère lui ordonnant de redescendre. Elsa déambule goûtant la liberté, lèvres closes.
Après le Palais de Justice, elle longe la Seine. Le fleuve aux eaux pourtant si calmes par habitude semble agitée par les gouttes d’eau venant la frapper. Les quelques rayons de soleil réussissant à percer à travers les nuages viennent se mélanger aux clapotis. La Seine prend de beaux reflets et on en oublierait presque que le temps n’est pas clément. Elsa se retrouve devant la Conciergerie. Absorbé par ses pensées, elle songe à l’entretien avec madame Williams, chez qui elle espère arriver à l’heure. Une pluie froide plaque ses beaux cheveux bruns et lisses sur son crâne, des gouttes d’eau ruissellent sur son visage divinement proportionné, si fin, si délicat à la peau mate. Son maquillage coule de ses grands yeux bleus. Elsa s’apprête à appuyer sur l’interphone lorsque la porte s’ouvre, seule. Elle frappe à la porte. « Allez, allez, réponds ! » Vite, il ne faut pas qu’elle ait le temps de réfléchir, de faire marche arrière. Elle entend des pas. « Et voila ! » pense-t-elle au moment où on ouvre la porte.
Elle se retrouve face à Madame Williams.
Cette dame doit avoir une quarantaine d’années. Elle est si blanche qu’elle semble presque irréelle. C’est elle ! C’est la femme de son cauchemar. Un frisson la parcourt de la tête au pied.
- Oui ?
- Bonjour, dit Elsa en lui tendant la main. Je suis Elsa, je…
- Oui je sais, interrompt Clotilde, Entre.
Elle la suit dans un couloir tapissé de moquette mauve. Clotilde l’invite à s’asseoir dans le canapé du salon. Madame Williams s’installe dans un fauteuil, face à elle, dans une attitude de mélancolie. La pluie redouble d’intensité dehors. Elsa regarde la cheminée sur laquelle un cadre attire son regard. Une petite fille la fixe, elle est sublime avec son grand sourire presque caché par un rideau de cheveux blonds. Elle ressemble étrangement à la fille de son cauchemar.
- Je peux t’offrir un thé ?
- Non merci, pas tout de suite. Je vais me mettre au travail.
Dans l’appartement, l’air est froid et tout parait figé comme si le temps été arrêté. Le tic-tac permanent de l’horloge rend l’atmosphère pesante voir douloureuse. Elsa s’affaire au ménage qui s’annonce pénible, les étagères sont poussiéreuses, ainsi que les meubles. Heureusement qu’il n’est pas grand.
Des photos en noir et blanc envahissent les murs : Une petite fille, toujours la même, celle présente sur le manteau de la cheminée.
Le salon sombre est éclairé par un feu de cheminée, dont les reflets dessinent des silhouettes de meubles et la silhouette de Clotilde. C'est une dame de taille moyenne, une allure accablée soulignée par la maigreur de son corps. Son sourire paraît fragile, atrophié. Son visage pâle semble être celui d’une morte. Cette triste femme ne quitte pas des yeux la Seine. Quand aux alentours de quinze heures l’horloge sonne, madame Williams se tourne brusquement vers Elsa en la chassant de chez elle. Zaza ne comprend pas se comportement.
Au fil du temps, Elsa s’est habituée à partir à quinze heures précise. Elle apprend à connaître Clotilde. Au lieu de faire le ménage, elles jouent aux cartes ensemble sur la petite table en bois du salon. Elles créent ensemble une véritable amitié. Elsa se confie à elle, comme elle faisait auparavant avec sa mère. Madame Williams, elle, se dévoile peu, on sait seulement qu’elle a perdu sa fille, Jessica, qui aurait eu 15 ans aujourd’hui. [à supprimer, cela compromet votre chute] Après quelques mois Elsa invite Clotilde chez elle, afin de lui présenter son père. Mais madame Williams lui répond qu’elle aimerait mais elle ne peut pas. Grâce à Madame Williams, Zaza retrouve sa joie de vivre.
Puis arrive ce fameux jour. Comme à son habitude depuis qu’elle travaille, Elsa se promène dans l’île de la Cité avant d’aller chez Clotilde. Mais aujourd’hui elle prend un peu plus de temps à regarder tous ces monuments, qui lui rappellent de nombreux souvenirs. En regardant sa montre, Elsa accélère le pas, elle est en retard et madame Williams est exigeante sur l’heure. Zaza se met alors à courir. Le cœur battant, essoufflé, elle monte les marches de l’appartement quatre à quatre. Elle sonne, laissant son doigt sur le bouton. Pas de réponse. Elle frappe contre la porte, crie son nom. Rien ! [ici, il serait bon d'ajouter un passage qui montre l'héroïne pénétrer dans un appartement vide, aux meubles voilés, qui paraît inoccupé depuis dix ans...] Zaza redescend les escaliers comme un ouragan.
- Hé, Monsieur, vous n’avez pas vu madame Williams ?
- Madame Williams ? Vous êtes bien sur de chercher cette dame ? Elle s’est suicidée après la mort de sa fille. Elle a mis fin à ses jours en se jetant dans la Seine. Mais il y a bien dix ans de cela !
(Pauline Josse, Florian Roche et Anaïs Kassel)
23:35 Publié dans Ecritures | Lien permanent | Commentaires (0)