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10/06/2009

Entrer dans l'histoire

J’ai seize ans depuis deux jours. Je me sens presque un homme par cette belle journée. Mes parents qui sont cordonniers m’ont offert une belle paire de bottes en cuir souple qui vont à merveille avec mon habit vert. J’aperçois mon reflet dans l’eau de la Seine et me trouve très élégant : je porte bien l’habit car je suis assez grand et pratique le fleuret depuis cinq ans. Je suis de bonne humeur et me ballade tout en observant la foule.
Le sol pavé est jonché de détritus. Leur odeur envahit mes narines, j’en ai presque la nausée. Il fait si chaud. Je suis dans l’Ile de la Cité, la cathédrale Notre-Dame de Paris semble toucher le ciel, les gargouilles grimacent. Le soleil se reflète sur la Seine qui charrient ses eaux sales, les rats se faufilent sur le rivage.
Un carrosse est bloqué sur le Pont au Change. Les chevaux se cabrent et hennissent. Le cochet les fouette à tour de bras. Une barricade bloque le passage.
Je rejoins un groupe de manifestants [anachronisme] très énervés qui hurlent des insultes à l‘encontre du roi. La foule gronde en ce 28 juillet 1830.
Je décide de suivre les révoltés qui se dirigent vers l’Hôtel de Ville en chantant la Marseillaise.
Je demande ce qui se passe à un gamin, il me dit que les ministres s’enfuient pour se réfugier au Palais des Tuileries.
Ça y’Est-ce n’est plus un bruit qui court dans les rues de Paris.
Sur tous les ponts de Paris, l’on se bat. Les rues, sont en feu, la moitié de leurs arbres sont abattus et il serve à élever des barricades.
Le peuple se soulève, ils ne veulent plus de ce roi Charles X.
Cette journée deviendra peut-être historique, je veux la vivre, y participer ! Tous mes sens et ma curiosité sont en alerte.
J’arrive place de l’Hôtel de Ville.
De violents affrontement viennent de se produire. Partout des cris... L’odeur de la poudre des fusils me pique la gorge.
Ça y est, le peuple est rentré dans l’Hôtel de Ville, un homme hisse le drapeau tricolore au sommet du monument en chantant la Marseillaise.
Un soldat me bouscule, il est surexcité, je tombe…..Des hommes me piétinent. Je hurle, un paysan [que fait-il là ?] survolté me dit de me taire, je ne l’écoute pas. J’ai peur, je suis en sueur, je claque des dents, je continue à crier. Excédé l’homme sort un énorme gourdin et me le fracasse sur le crâne ! Une horrible douleur m’envahit, le sang coule, je ne vois plus rien, j’ai mal au cœur, j’ai mal, je claque des dents, j’ai si froid, je faiblis, je vais mourir, je le sais et j’ai peur. Ma légendaire curiosité m’aura coûté cher ! J’avais encore tellement de choses à vivre…. Je me revois enfant, courant dans les champs de blé en riant à la campagne……mon rire s’éloigne, je sombre dans un univers noir et froid.
Je reviens à la réalité... mais où suis-je ?
«Tu es tombé dans les pommes!» me dit un camarade.
Je me lève, la tête qui tourne encore un peu.
Nous sommes au Louvre.
Je m’éloigne peu à peu du tableau d’Eugène Delacroix «La liberté guidant le peuple». Je peux encore le voir distinctement.
Un homme attire mon attention, il me semble le reconnaître….

(Julien Bonis)

20:28 Publié dans Ecritures | Lien permanent | Commentaires (0)

Le violeur de la Seine

 

[une excellente nouvelle, haletante et aux descriptions riches !]           

Paris 1763. Mois de mai, le ciel est bleu, la Seine suit son court sous les échos des cloches de Notre-Dame de Paris. Rien ne pouvait prétendre à une telle course-poursuite… La Bastille [à l'époque, ce n'est pas une place, mais une forteresse!] tremblait sous les pas d’une émeute. Les pavés se brisaient. Les poutres apparentes des maisons qui longeaient la rue se craquaient. La rue, pleine de boue et de déchets, puait. Les enjambées des manifestants remuaient les puanteurs, éclaboussaient les passants ; faisaient vibrées Paris au rythme de cette cavalcade infernale. Les toits qui recouvraient le bord de la rue semblaient recouvrir la scène, à tel point qu’elle devint obscure comme les ténèbres [faites une autre phrase] le bruit assourdissant des cris des poursuivants résonna jusqu’à Versailles.

             Un homme qui se trouvait à quelques pas de là, s’approcha, intrigué par ce vacarme incessant. Il y vit un jeune homme affolé à la tête du cortège, qui courrait à toute allure. Une foule enragée le suivait de près, armée de fourche, d’épées, de flambeaux et toutes sortes d’objets loufoques. Une centaine de personnes criait d’une voix « Abattez-le ! A mort le Violeur ! ».

             Nous pouvions entendre de par et d’autre de l’avenue, tel des chuchotements, des passants s’exclamés : « Oh mon Dieu. Qu’est ce qu’il a bien pu faire à ces gens !!? », « J’ai entendu son histoire, hier soir dans les jardins du Palais Royale. », « C’est ignoble ! », « C’est un montre » ; « C’est le tapissier du Marais».  «Exactement, il est accusé d’avoir violé sept jeunes et ravissantes demoiselles, en à peine une semaine ! »

             Toutes les victimes avaient décris le même homme : quelqu’un d’assez grand, aux cheveux foncés, avec une vois rauque. Il était imposant, et portait une longue cape noire. C’est suite a cette description, que tout le monde pensa que s’était le jeune tapissier qui travaillait non loin de l’Hôtel de Sully. Le coupable étant trouvé, la foule voulu le tué. Mais l’artisan niait les faits, il tenta alors de fuir. C’est alors que commença [il faut des plus que parfait : c'est un retour en arrière] une affolante course-poursuite.

             Le suspect courrait, alors, le plus vite qu’il ne pouvait le long de la Seine, ses pied claquaient contre les pavés, ses oreilles sifflaient si fort qu’il aurait pu en devenir sourd. Les cris de la foule n’étaient maintenant qu’un murmure. Ses chevilles craquaient, ses bras se balançaient aussi rapidement que le battement de son cœur. Son cœur qui battait a la force de la peur ; une peur si intense. La peur de se faire tuer, qui lui donna un second souffle…

             Il revit sa vie défilée, ses péchés, ses béats, sa femme, ses maitresses, ses enfants et une lumière blanche. Perdu dans ses idées, il se dirigea vers le fleuve et voulut le traverser.

             Le témoin qui avait rejoint la foule, assistait à la scène. Posté sur le pont, il voyait la victime inondé de larme, pâle, hésitant.

             Le suspecté violeur, se trouvait face à la Seine. Il tremblait de tout son corps. Il ne savait où poser son regard. Il regarda l’eau opaque de la Seine, cette –Dame- qui l’a vu grandir, qui l’accueillait lors de ses chagrins et qui désormais se celle qui l’a vu [concordance des temps ! Il faut un futur dans le passé] mourir.

             Il plongea… anéanti par ce qui lui arrivait, le cœur brisé pas une population qu’il aimait tant : le peuple parisien. Ces hommes, ces femmes, ces enfants qui le poussèrent à ce plongeon… Mortel !

             A peine arrivé au contact de l’eau sa respiration se coupa, ses membres atrophiés par la peur, tentaient de faire des mouvements pour ne pas couler. Mais ce fut peut concluant. Son regard troublé par l’eau, il vit pour la dernière fois Paris, entendit vaguement les cloches de Notre-Dame. Et sous les cris de joie des Parisiens… Il coula.

             Posté sur le pont qui offrait une vue admirable à toute cette agitation, le mystérieux inconnu prit la parole et s’adressa à la foule d'une voix rauque : « Nous sommes chacun responsable de nos actes. La colère et la haine paralysent la recherche du véritable coupable. Un homme bon, honnête et sincère est mort aujourd’hui. La suite vous surprendra… ». Et sa silhouette imposante s'éloigna, sa cape noire au vent. [reprenez exactement les même termes que dans votre description du violeur]

(Vincent Divaret et Maxime Gouel)

15:17 Publié dans Ecritures | Lien permanent | Commentaires (0)

09/06/2009

Paris 2050

2050. Gare de Lyon. Un individu, à la carrure imposante et au regard déterminé, vêtu d’une combinaison costume blanche en soie, rehaussée d’une nœud-crave, semble être fortuné à la vue de ses vêtements. Il est en train d’admirer la structure du hall, toute de verre constituée. Les panneaux horaires qui circulent dans les airs, les radars et robots qui assurent la sécurité du lieu attirent ensuite son attention, lévitant au dessus du sol, silencieusement, grâce au système d’aimantation, inversée et amplifiée, récemment mis en place. Ainsi les bruits qu’on entend ne sont que les annonces aux hauts parleurs, les discussions et le déplacement des gens.

 

Et c’est bien en regardant ces personnes qu’on finit par se rendre compte qu’on est à Paris, capitale des nouvelles technologies, car leurs vêtements aux couleurs changeantes et leurs tatouages mouvants laissent Jack sans voix. Il voyage seul,  son sac et  lui s’aventurent dans cette jungle parisienne avec un but, une mission…

 

Le tribunal est plein à craquer, les murs ont une forme ovale, les sièges s’adaptent au corps de la personne assise dessus et des clichés des plus grands criminels sont accrochés sur les murs. Nombreux sont ceux qui veulent voir le terroriste Forkad, presque ennemi numéro un de son temps avec plusieurs milliers de morts à son compte, et peut-être aussi assister à son procès. Une rumeur parvient aux oreilles de Jack, l’accusé est au bout du couloir, entouré de dix hommes armés, et ils se dirigent vers lui.

-« Bonjour M.Forkad, je suis votre avocat, je m’appelle Jack Fontti», dit ce dernier froidement, lorsqu’il croise son client.

L’accusé, un homme de grande taille aux cheveux bruns coupés à ras avec deux yeux verts émeraude surmontés d’épais sourcils, troublant quiconque s’y plonge, acquiesce, sans un mot, et pénètre dans la salle d’audience, toujours accompagné des militaires et suivi par notre homme. Comme c’est la première séance, l’accusé est appelé à la barre, pour commencer il doit raconter sa version des faits et, si possible, se disculper.

 Son histoire est simple. Il est amoureux d’une jeune française mais, malheureusement, la mère de sa bien aimée refuse cette relation et a interdit à sa fille de le voir. D’après elle, les hommes sont une drogue nuisible pour le cœur des femmes. C’est à partir de là que, après un certain temps, Forkad, désespéré, a décidé de bombarder tout le pays, sauf la capitale, où vit son amour. A la fin de son histoire, il rajoute avec un sourire amer :

-« Et il n’y a rien de plus dangereux qu’un homme qui n’a plus rien à perdre. »

Jack, en écoutant ce témoignage, a de l’empathie pour cet homme. Même si c’est un terroriste, le désespoir qui l’habite ne lui est pas inconnu. En effet la vie ne la pas toujours épargné non plus, avant de rencontrer celle qui a été sa femme de nombreuses années. Un nombre considérable de déboires sentimentaux, plus tragiques les uns que les autres, l’ont souvent poussé au suicide. Il décide donc d’aider ce criminel du mieux qu’il peut car, la peine maximale qu’il encoure est l’exil galactique !

 

Le soir arrive et, dans son petit hôtel des Champs Élysées, le robot 38 apporte à Jack la bouteille qu’il a commandée. Analysant la température ambiante, le robot souffle sur le ventilateur pour augmenter le chauffage de la pièce. Après l’avoir remercié, Mr. Fontti appui sur la touche F6 de l’écran tactile de sa chambre afin d’actionner le balcon et la lumière. Il prend sa bouteille puis regarde la belle tour Eiffel qui brille de mille feux avec les anneaux qui tournent autour. Au bord des champs, les lumières s’éteignent les unes après les autres. Le calme règne, à croire que la ville s’endort en même temps que ses habitants. Les voituriers garent les derniers véhicules et les policiers sur leur moto sept places font leur dernier tour de ville.

 

Obtenir un rendez-vous avec M. Forkad relève du défi, même pour son propre avocat. Heureusement que celui-ci est déterminé car il a dû faire des pieds et des mains avant d’avoir une entrevue. Voilà ce dont se plaint Jack à son arrivée, le lendemain dans l’antichambre du tribunal où il doit voir son client. Ils discutent longuement, préparant la prochaine séance au tribunal. En professionnel, l’avocat explique au terroriste qu’il doit vraiment insister sur sa dépression, sa détresse lors de la période pendant laquelle il a essayé de revoir sa bien-aimée, Anissa, avant son attentat. Car  des circonstances atténuantes pourraient amoindrir la dureté de sa peine. Et il promet de son côté de rechercher la jeune femme pour la convaincre de venir témoigner en sa faveur.

 

La deuxième séance commence à huis clos, car quelqu’un a tenté de blesser M.Forkad, et la foule a été beaucoup trop dissipée et agressive pour que le juge accepte une séance avec un public. L’accusé est de nouveau appelé à la barre et, avant de jurer de ne dire que la vérité, il s’excuse pour tout ce qu’il a fait et, même s’il sait que c’est trop tard, qu’il regrette vraiment tout le mal qu’il a pu faire.

On commence donc à lui poser des questions, il suit les conseils de son avocat, décrivant avec précision sa période noire, avant l’attentat. Puis c’est au tour d’une des victimes de parler, c’est une jeune femme qui a perdu son mari et son fils à cause de M.Forkad. Elle raconte comment elle a vécu le drame et comment elle vit à présent, à la fin elle s’emporte et s’indigne :

-« Moi j’ai réellement tout perdu! Maintenant où est ma raison de vivre puisque je suis vraiment seule et que mon mari et mon fils ne reviendront pas? Dois-je aussi faire un attentat ? Après tout je n’ai plus rien à perdre moi non plus! Dites- moi donc M.Forkad de quel droit vous permette- vous de mettre des milliers de familles dans le deuil sous prétexte que votre amour est contrarié?! Imaginez que tous ceux dans votre cas fassent comme vous, le monde deviendrait invivable! Et quoi de plus égoïste que votre acte ! Si vous êtes capable de faire une telle chose à tout un pays, qu’êtes-vous donc capable de faire à celle que vous dites aimer, moi je…

-Madame ! Arrêtez-vous, cela suffit » interrompt le juge.

Jack demande alors la fin de la séance, son client en a assez entendu. D’ailleurs, en regardant celui-ci, il remarque que des larmes coulent sur ses joues. La salle se vide sans bruit et Forkad sort, les yeux baissés, sans un regard pour personne,  toujours encadré de son escorte armée.

 

D’une humeur maussade, Jack part alors à la recherche d’Anissa, car il sent que M.Forkad  en a besoin. Il s’aventure dans plusieurs quartiers de Paris, il longe les grands boulevards questionne beaucoup de monde. Le boulevard des Capucines est complètement bouché, les rues à neuf voies sont remplies. C’est à la porte de Versailles, où se trouve désormais une cité étudiante, qu’il trouve la jeune femme. Il se présente et lui explique la situation. Ils discutent longtemps et elle promet de venir à la prochaine séance au tribunal pour témoigner en faveur de son aimé.

 

Le lendemain, en arrivant, Anissa est très surprise de ce tribunal, elle n’en a jamais visité auparavant. La jeune fille est appelée à la barre, elle jure, et commence par se présenter. Jack a l’impression de déjà connaître son histoire, elle n’a jamais connu son père, sa mère a quitté celui-ci en l’emportant lorsqu’elle était petite. Il la regarde alors plus attentivement, et, la voyant plaider la cause de Forkad de tout son cœur, elle lui rappelle quelqu’un… sa femme…

 -« Ma fille ! » s’exclame-t-il alors.

Il a ensuite un déclic, depuis le début, il défend le terroriste amoureux de sa  fille, qui a commis, pour elle,  un horrible crime!

 

 (Camille Richet et Julien Lefebvre)

 

18:37 Publié dans Ecritures | Lien permanent | Commentaires (0)